La Souffrance de Jésus – Pasteur David Jang


1. Les raisons pour lesquelles Jésus fut d’abord conduit chez Anne

Le passage de Jean 18.12-22, où Jésus est arrêté puis « conduit d’abord chez Anne », constitue une scène très importante dans l’ensemble des Évangiles. Un examen attentif de ce texte permet de saisir de manière globale la nature du pouvoir religieux juif, le contexte politique et social de l’époque, l’aspect illégal et injuste des interrogatoires subis par Jésus, la peur et l’échec des disciples, et enfin la mission rédemptrice de Jésus-Christ qui s’y révèle en filigrane. En particulier, la perspective mise en avant à maintes reprises par le pasteur David Jang – à savoir « la corruption du pouvoir religieux et la continuité de l’histoire du salut au sein même de cette corruption » – rappelle que cet événement n’est pas simplement un procès religieux qui aurait eu lieu il y a 2 000 ans, mais qu’il recèle encore pour nous aujourd’hui une leçon particulièrement profonde.

Après l’arrestation de Jésus, la troupe, le tribun et les gardes des Juifs l’attachent et l’emmènent aussitôt chez Anne. Déjà, ce simple fait soulève divers problèmes lourds de sens. Dans les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc), l’accent est surtout mis sur l’interrogatoire de Jésus devant le grand prêtre Caïphe. Mais l’Évangile de Jean ajoute que Jésus fut d’abord conduit chez Anne, soulignant ainsi l’illégalité du procès et l’ampleur du pouvoir religieux caché dans les coulisses. À l’origine, la fonction de grand prêtre était à vie, mais à cette époque, la Judée était sous domination romaine, et les intrigues d’argent et de politique conduisaient à des remplacements fréquents. Au centre de ce système corrompu se trouvait Anne. Ayant exercé la fonction de grand prêtre de l’an 6 à l’an 15, il transmit ensuite successivement cette charge à ses cinq fils et conserva ainsi son immense influence. De plus, même lorsque Caïphe, son gendre, occupait officiellement la fonction de grand prêtre, Anne continuait à régner en sous-main. L’Évangile de Jean 18.13 en témoigne : « Anne était le beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. »

Le pasteur David Jang souligne souvent à ce sujet que, même si Caïphe apparaît comme le grand prêtre visible, c’est bien Anne et son puissant « cartel religieux » qui manœuvrent en arrière-plan lors de l’arrestation et de l’interrogatoire de Jésus. En amenant Jésus dans sa propre demeure, Anne s’efforce de procéder à un interrogatoire secret et personnel, au lieu de respecter la procédure légale ou de le juger ouvertement devant le Sanhédrin. Ainsi, la famille sacerdotale censée observer scrupuleusement la Loi, la viole au contraire en montant un complot au milieu de la nuit. Selon la Loi juive, le Sanhédrin ne pouvait pas se réunir la nuit et devait siéger dans l’enceinte du Temple. Qui plus est, les Juifs, réputés pour observer rigoureusement la Loi, n’auraient jamais dû interroger Jésus au beau milieu de la nuit, aussitôt après son arrestation. C’était là une violation évidente de leurs propres règles.

Le problème n’est donc pas seulement une question d’irrégularité procédurale liée au fait de tenir un procès la nuit, mais aussi que les chefs religieux avaient d’emblée l’intention de condamner Jésus pour un crime fabriqué de toutes pièces. Durant le ministère public de Jésus, les grands prêtres et les responsables religieux ont essayé à maintes reprises de lui tendre des pièges ou de l’accuser de blasphème. Ils ont utilisé comme prétexte ce qu’il avait dit du Temple, appelé « la maison de mon Père » (Jn 2.16) ou encore « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2.19), de même que le fait qu’il se disait « Fils de Dieu ». Pour eux, c’était un motif suffisant pour infliger à Jésus la peine de la croix. Or, Jésus avait toujours enseigné publiquement, il n’avait jamais diffusé d’organisation secrète ni de fausse doctrine. C’est précisément ce que souligne Jean 18.20, où Jésus dit : « J’ai parlé ouvertement au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le Temple où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. »

Malgré cela, Anne interroge Jésus en secret, en lui demandant : « Au sujet de tes disciples et de ton enseignement, qu’en est-il ? » (cf. Jn 18.19). Cette question, déjà biaisée, visait à trouver un « élément de blasphème » pour l’accuser. D’après les Évangiles, tout procès public en Israël exigeait au moins deux témoins qui concordent, et tout faux témoignage ou témoignage extorqué par la force devait être déclaré invalide. En outre, Anne, qui n’était plus le grand prêtre en fonction, n’avait en principe aucun droit de questionner Jésus. Le lieu de cet interrogatoire n’était pas non plus la cour du Temple, et le Sanhédrin n’était pas réuni officiellement. Que Jésus, attaché, fût traîné de nuit devant Anne, montre de manière flagrante que la Loi et la Torah étaient bafouées.

À ce stade, le pasteur David Jang fait remarquer : « Anne incarne la réalité d’un pouvoir religieux corrompu, et c’est la racine pécheresse cachée en lui qui avait transformé le Temple en un repaire de marchands. » Sous la coupe de la famille d’Anne, le Temple était devenu un « système de vente de sacrifices » pour réaliser des bénéfices. Même lorsque les fidèles apportaient de l’extérieur des animaux sans défaut, on leur donnait une évaluation négative, et on les obligeait à acquérir à prix fort les sacrifices vendus dans l’enceinte du Temple. Ce système profitait énormément à la famille du grand prêtre, mais constituait une lourde charge pour les plus pauvres. En purifiant le Temple, Jésus voulait renverser cette corruption. Inévitablement, pour les détenteurs de ce pouvoir religieux, Jésus, qui remettait en question leur pouvoir et leurs privilèges, était perçu comme une menace. C’est pourquoi un complot visant à le faire périr s’est mis en place sur la durée, trouvant son point culminant dans l’arrestation et l’interrogatoire nocturne.

En outre, la remarque de Caïphe : « Il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple » (Jn 11.50) révèle que, bien avant ces événements, les chefs juifs avaient décidé d’instrumentaliser la mort de Jésus pour servir leurs intérêts politiques et religieux. Anne, qui exerçait en coulisses la véritable autorité, tirait les ficelles de ce complot. Le fait que Jésus soit d’abord conduit chez Anne souligne donc la profondeur de la corruption religieuse et la collusion du mal bien avant le drame de la croix. De même, lorsqu’il chemine vers sa Passion, Jésus s’avance seul dans ce terrain miné par l’alliance du mal, ainsi dévoilée au grand jour.

Le texte précise ensuite que Simon Pierre et un autre disciple, qui était connu du grand prêtre, suivent Jésus. Cet autre disciple fait entrer Pierre dans la cour du grand prêtre (Jn 18.15-16). On ne sait pas clairement qui est ce « disciple connu du grand prêtre ». Traditionnellement, on suppose qu’il pourrait s’agir de Jean lui-même ou d’un autre disciple proche de ce milieu. Certains avancent même la possibilité qu’il s’agisse de Judas. Peu importe : le fait est qu’au moment où un disciple aurait pu apporter son témoignage en faveur de Jésus (car il faut au moins deux témoins concordants dans un procès selon la Loi), Pierre, paralysé par la peur, s’écrie : « Je ne le connais pas » (Jn 18.17).

Le pasteur David Jang met l’accent sur le fait que, si Pierre a fait preuve de courage en suivant Jésus jusque dans la cour du grand prêtre, il échoue malgré tout au moment critique en le reniant. Ainsi, il ne sert pas de témoin en sa faveur. Du côté des accusateurs, Judas, un disciple « de l’intérieur », était prêt à construire un dossier contre Jésus. S’il y avait eu un véritable procès équitable, le seul témoignage de Judas n’aurait pas suffi ; il aurait fallu un témoin pour défendre Jésus. C’est dans ce contexte que Jésus dit : « Demande à ceux qui m’ont entendu ; voici, ils savent ce que j’ai dit » (Jn 18.21). Mais Pierre le renie par trois fois, et les autres disciples se dispersent. Par conséquent, alors que se multiplient les témoignages accablants, la vérité de l’enseignement du Seigneur ne trouve aucun appui pour être pleinement mise en lumière.

Selon Jean 18.22, « à ces mots, l’un des gardes qui se tenait là donna un soufflet à Jésus, en disant : “Est-ce ainsi que tu réponds au grand prêtre ?” ». Jésus venait de rappeler la légalité de la procédure, face à l’interrogatoire illicite d’Anne. La réaction de ce garde fut la violence et l’insulte. Les représentants religieux et leurs serviteurs, censés défendre la Loi et la vérité, réagissent ainsi par la brutalité. Dans son commentaire, le pasteur David Jang note : « Là où la vérité est absente, la violence fait rage. » Tout n’est que mensonge, complot et corruption. Toutefois, Jésus endure en silence l’humiliation de ce “procès illégal”. Bientôt, il sera traîné devant Caïphe, puis livré à Pilate pour finalement être condamné à la croix. Or c’est précisément par ces étapes que s’accomplit l’histoire du salut selon le dessein de Dieu.

Le fait que Jésus ait été d’abord conduit chez Anne nous avertit, d’une part, de la gravité que peut prendre la dérive religieuse lorsqu’un lieu saint, le Temple, se transforme en « marché du pouvoir et de l’argent ». Il nous rappelle, d’autre part, que Jésus, au cœur même de cette structure corrompue, n’a jamais vacillé et a persévéré jusqu’à la croix. Au-delà de l’histoire personnelle de notre salut, cette scène met en avant la nécessité pour la communauté croyante de se renouveler et de se réformer, et d’accomplir ce que signifie véritablement être « le Temple de Dieu » (le corps du Seigneur) dans l’ère nouvelle. Le pasteur David Jang souligne souvent dans ses prédications qu’il nous faut « annoncer la vérité sans crainte devant toute injustice et toute corruption institutionnelle, à l’exemple du Christ », et que nous devons également nous garder de suivre « la voie d’Anne », c’est-à-dire, rester vigilants pour ne pas nous laisser contaminer par la convoitise et l’exercice abusif du pouvoir.

C’est précisément dans tout ce contexte qu’apparaît la grande opposition entre le « vieux Temple » qui doit s’écrouler et le « nouveau Temple » qui doit s’élever en Jésus. Quand Jésus déclare : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2.19), il ne s’agit pas d’une simple provocation à l’encontre de l’autorité religieuse de l’époque. Puisque le Temple originel était devenu un repaire de péché et d’avidité, Jésus, en s’offrant lui-même à la croix, devient le « nouveau Temple » : il expie le péché, et, par sa résurrection, il ouvre la voie à une authentique adoration et au salut. Ce message traverse l’Évangile de Jean : en face de la volonté des chefs juifs de faire crucifier Jésus, il y a ce plan divin d’inaugurer un temple et un culte nouveaux. Anne cherchait à préserver son intérêt et celui de sa famille, maintenant coûte que coûte l’ancienne structure du Temple ; mais Jésus annonçait l’avènement du Royaume de Dieu et du nouveau Temple. Jean 18.12-22 montre de manière directe cet antagonisme et indique que la voie de la croix, décrétée par Dieu, est déjà tracée.

Ainsi, le fait que Jésus soit « d’abord conduit chez Anne » dévoile à la fois la laideur extrême du pouvoir religieux corrompu, la fermeté inébranlable de la Vérité faite chair, la chute des disciples pétris de crainte, et, par-dessus tout, l’avancement du dessein salvateur de Dieu. Commentant ce passage, le pasteur David Jang invite l’Église aujourd’hui à un sérieux examen de conscience face aux risques de corruption et de dérive autoritaire en son sein. L’attitude de Jésus, qui subit jusqu’au bout une souffrance et un déshonneur atroces sans cesser de rappeler la légitimité de la Loi et de dénoncer en même temps l’illégalité des chefs religieux, nous appelle à résister sans concession aux puissances de ce monde et à demeurer fidèles à la vérité. De plus, si nous pouvons chuter comme Pierre, qui renie son Seigneur, nous pouvons aussi être relevés par la grâce et l’amour de Jésus.

En fin de compte, cette histoire est le point de départ du parcours qui mènera Jésus à travers les procès illégaux devant Anne, Caïphe, puis Pilate, jusqu’au verdict ultime de la crucifixion. Conduit d’abord chez Anne, Jésus révèle au grand jour la nature perverse du pouvoir religieux, tout en réaffirmant le sens authentique du Temple et du culte. Le pasteur David Jang insiste : « Aucun pouvoir de ce monde ne peut étouffer la vérité ; dans l’oppression et la violence la plus dure, la vérité brille finalement. » Les manigances mensongères d’Anne, l’interrogatoire illégal, tout cela ne fait que mieux mettre en évidence que Jésus est vraiment le Fils de Dieu. L’issue finale proclamera : « Le Royaume de Dieu est déjà là, et Jésus est le Vainqueur. »

Dès lors, ce premier sous-thème, « Les raisons pour lesquelles Jésus fut d’abord conduit chez Anne, dans son contexte religieux et historique, et la signification plus profonde du texte », ne se borne pas à énumérer des données factuelles. Il invite à regarder en face un pouvoir corrompu, à voir comment Jésus y a fait face, et à réfléchir sérieusement à la manière dont l’Église et les croyants doivent marcher aujourd’hui. Le message-clé que le pasteur David Jang met en lumière est : « La souffrance subie par Jésus fait partie intégrante de l’annonce du Royaume de Dieu, du renversement d’un Temple corrompu, et aboutit au salut complet à travers la croix et la résurrection. » Et ce salut n’est pas simplement un événement ancien. Il doit sans cesse se réaliser parmi nous aujourd’hui. Autrement dit, nous devons constamment vérifier si nous ne sommes pas en train de marcher sur les traces d’Anne et nous engager à la suite de Jésus pour rejeter la corruption et le mensonge, et pratiquer la vérité, la justice et l’amour.


2. La souffrance de Jésus et la croix

L’interrogatoire illégal qui s’amorce chez Anne se poursuit auprès de Caïphe, puis devant le tribunal de Pilate, pour aboutir à la condamnation de Jésus à la crucifixion. Cependant, les Évangiles précisent que cette Passion n’est pas seulement la conséquence d’un complot religieux et politique. Il s’agit au contraire de l’accomplissement du plan rédempteur de Dieu. Pour ceux qui forment l’Église, cette histoire de la souffrance du Christ nous interroge toujours sur le sens du culte et du Temple, sur l’attitude à adopter envers l’autorité et la vérité, et enfin sur ce que signifie vivre en véritable disciple. Le pasteur David Jang souligne qu’on ne peut séparer cette leçon de la « voie de la croix » qui se déploie après Jean 18.12-22. Autrement dit, dès la cour d’Anne, Jésus apparaît comme le Messie souffrant, et cette souffrance débouche sur la gloire de la résurrection, comme le montre l’ensemble de l’Évangile.

Premièrement, la souffrance de Jésus réalise les prophéties de l’Ancien Testament et constitue l’axe central de l’œuvre sainte de Dieu pour racheter l’humanité. Même face à l’illégalité du procès d’Anne, aux machinations de Caïphe et à l’hésitation de Pilate, la volonté de Dieu demeure inébranlable. Jésus répond avec assurance : « J’ai parlé ouvertement… interroge ceux qui m’ont entendu » (cf. Jn 18.20-21). Mais on lui répond par l’outrage et la violence. Cette situation rappelle l’annonce du prophète Ésaïe au sujet du « Serviteur souffrant » (Es 53), qui est en même temps Roi et en même temps serviteur. Jésus ne fait pas usage de la force pour abattre le mal. Il s’abaisse volontairement en prenant la condition de serviteur et, face aux chefs religieux corrompus et au pouvoir du monde, il souffre en silence. C’est justement cette voie de souffrance qui devient l’offrande sacrificielle pour le péché de l’humanité.

Deuxièmement, dans l’Évangile de Jean, la Passion de Jésus montre qu’il est « le véritable Temple », et non le système du Temple en lui-même. Le pasteur David Jang explique que « l’ancien système du Temple, contrôlé par Anne, basé sur le sacrifice d’animaux pour s’approcher de Dieu selon les rites de l’Ancien Testament, est entièrement réformé à la suite de la crucifixion de Jésus ». De fait, la mention, dans l’Évangile de Matthieu, du voile du Temple se déchirant de haut en bas (Mt 27.51) au moment de la mort de Jésus symbolise la fin du culte fondé sur l’Ancien Testament et l’ouverture d’une relation directe et authentique avec Dieu, rendue possible par Jésus seul. Ainsi, le « Temple d’Anne » est voué à sa ruine, tandis que s’ouvre l’ère de la grâce où Jésus lui-même se présente comme le vrai Temple. Mais de même que les autorités religieuses d’alors ont refusé de reconnaître en Jésus le véritable Temple, l’Église actuelle est toujours exposée au danger d’exalter ses propres traditions ou son autorité humaine, au détriment de la présence réelle du Christ.

Troisièmement, le triple reniement de Pierre met en lumière la faiblesse des disciples, et par conséquent la nôtre. Malgré toute notre volonté de fidélité, il est extrêmement difficile, lorsque la peur ou la menace de mort nous assaille, de confesser ouvertement Jésus. Pierre aimait sincèrement le Seigneur. Il était considéré comme le premier des apôtres. Dans le jardin de Gethsémané, il avait même dégainé son épée pour couper l’oreille de Malchus. Pourtant, une simple interpellation dans la cour d’Anne – « Toi aussi, n’es-tu pas un des disciples de cet homme ? » – suffit pour le faire renier son Maître (cf. Jn 18.17). Le pasteur David Jang souligne combien ce reniement de Pierre révèle la tension interne de ce disciple qui aimait véritablement le Seigneur, mais qui s’est laissé gagner par la peur humaine. Cependant, Pierre, après avoir pleuré amèrement son péché, est relevé par le Christ ressuscité sur les bords du lac de Tibériade (Jn 21). Cela signifie que, malgré nos chutes et nos trahisons, si nous nous repentons et nous retournons vers Lui, il nous relève et nous envoie de nouveau en mission. Nous aussi, il nous arrive parfois de « renier Jésus » par nos paroles ou nos actes dans notre vie spirituelle. Mais dès lors que nous nous repentons sincèrement, le Seigneur nous accueille et nous confie à nouveau sa mission.

Quatrièmement, ce texte interroge l’Église sur sa relation au pouvoir séculier et sur la manière dont elle exerce l’autorité en son sein. Anne et sa famille sont l’exemple même de ceux qui utilisent le nom de Dieu pour servir leurs intérêts. Ils corrompent le Temple par leur soif de profit. Jésus, pour sa part, ne fait aucun compromis avec eux ; il purifie le Temple et confronte leurs péchés avec la vérité (Jn 2). Quand l’Église doit tantôt collaborer, tantôt s’opposer aux autorités de ce monde (politiques, économiques, culturelles), elle doit surtout se garder de devenir elle-même corrompue comme la famille d’Anne, portant « une apparence de sainteté » mais aveuglée par la soif de richesse et de pouvoir. Dans plusieurs de ses prédications, le pasteur David Jang rappelle que « l’Église doit demeurer pure et transparente, et ses dirigeants doivent être des serviteurs. Nous sommes tous “un sacerdoce royal” (1 P 2.9) et devons nous garder d’asphyxier l’Évangile par l’orgueil clérical et les désirs mondains. »

Cinquièmement, la souffrance de Jésus devient finalement la « porte de la victoire ». Malgré la conspiration d’Anne, le procès de Caïphe et l’interrogatoire de Pilate, Jésus, en mourant sur la croix, accomplit pleinement l’œuvre du salut. Au moment où Jésus s’écrie, dans Jean 19.30 : « Tout est accompli », le pouvoir de Satan et du péché est vaincu. Par la résurrection, Jésus montre la puissance de la vie, et en envoyant le Saint-Esprit à ses disciples, il ouvre l’ère de l’Église (Jn 20). Même si le pouvoir politique et religieux s’est allié pour le faire mourir, la vérité n’a pas été brisée, et la gloire de la résurrection a triomphé. Par conséquent, il ne faut pas s’arrêter à l’aspect dramatique de la Passion, mais comprendre que cette Passion est un sacrifice expiatoire pour nous, lequel débouche sur la bonne nouvelle de la résurrection.

En somme, le fait que Jésus soit « d’abord conduit chez Anne » doit nous inviter, nous, l’Église d’aujourd’hui, à critiquer tout « pouvoir religieux corrompu » et à réfléchir sur la vraie nature du culte et de la foi. Cette page d’Évangile, racontant le reniement de Pierre et la fuite des autres disciples, met à nu notre faiblesse et nous enseigne que, malgré cela, le Seigneur ressuscité appelle et relève encore ses disciples. Le pasteur David Jang ne cesse de le rappeler : « L’Église des disciples de Jésus est entièrement restaurée et fortifiée par la grâce du Seigneur, dont Il est l’unique propriétaire. Quel que soit l’orgueil ou la corruption momentanée, la vérité demeure inébranlable. »

De plus, cette scène montre que parfois, pour un dessein saint, il faut affronter le système religieux en place et opérer une réforme courageuse. En chassant les marchands du Temple (Jn 2.13-22), Jésus démontre sans ambiguïté que si le Temple ne sert plus son but originel et devient un lieu de commerce, il faut agir de manière décidée pour changer la situation. Cela lui a valu la haine et la persécution des chefs religieux, mais jamais il n’a reculé. Lorsque l’Église parle de « réforme », elle doit garder à l’esprit cette détermination de Jésus. Si un dirigeant corrompu comme Anne s’impose, assisté de valets et d’intrigants, l’Église doit se purifier, à l’exemple de la purification du Temple. Cette réforme ne peut se faire que par la puissance de l’Évangile et du Saint-Esprit. Les efforts humains, en eux-mêmes, ne peuvent enrayer la corruption. Mais lorsque la réforme est menée sous l’impulsion de la Parole et du Saint-Esprit, malgré les résistances, la victoire est assurée.

Dans cette perspective, le pasteur David Jang martèle que l’Église doit d’abord procéder à une « réforme intérieure » pour assumer son rôle de lumière dans le monde. Si l’Église est corrompue et que ses responsables sont asservis à l’avidité et à la soif de pouvoir, alors la Bonne Nouvelle de la croix de Jésus risque de se dénaturer. Le monde pointera du doigt cette corruption, et l’évangélisation sera bloquée. La scène où Jésus se retrouve ligoté devant Anne nous rappelle à quel point la corruption au sein de la communauté croyante peut avoir des conséquences graves. Jésus fut remis de ses propres mains aux chefs du Temple, qui se comportaient comme dans un repaire de prédateurs. De même, aujourd’hui, les désirs enfouis dans l’Église peuvent la détruire de l’intérieur et faire obstacle à son témoignage auprès du monde.

Quelle est donc la voie de sortie ?

  1. Placer la vie et l’enseignement de Jésus au-dessus de tout. Jésus ne s’est jamais compromis avec tel ou tel grand prêtre ou autorité ; il se préoccupait uniquement d’accomplir la volonté du Père (Jn 4.34). Si aujourd’hui l’Église s’égare dans des traditions humaines ou une obéissance aveugle aux dirigeants, au détriment de l’esprit véritable de l’Écriture, elle doit faire demi-tour sans hésiter.
  2. Rechercher l’action du Saint-Esprit et mener une repentance communautaire. Après la résurrection de Jésus, lorsque Pierre et les autres disciples reçurent le Saint-Esprit à la Pentecôte (Ac 2), ils furent complètement transformés. L’expérience montre que la clé de la vitalité de l’Église réside dans la « plénitude de l’Esprit ». Si l’Église met au premier plan la confession des péchés et l’écoute du Saint-Esprit, elle peut renaître en une communauté pleine de vie.
  3. Pratiquer l’amour concret, fondé sur la vérité de la Parole, au lieu de se juger et de se blesser mutuellement. Avant de monter sur la croix, Jésus a lavé les pieds de ses disciples (Jn 13) et leur a donné le commandement nouveau de l’amour, montrant ainsi que l’identité véritable de l’Église est l’amour. Aux antipodes du style autoritaire d’Anne, Jésus adopte un leadership serviteur. Toute volonté de dominer autrui dans l’Église s’oppose frontalement à l’exemple de Jésus.
  4. Veiller à la transparence et à la responsabilité dans l’organisation de l’Église, notamment en matière de finances et de structures de pouvoir. Les abus de la famille d’Anne, qui faisaient du Temple une manne financière, étaient institutionnalisés. Dans l’Église également, si les finances et la gestion ne sont pas tenues de manière transparente, il se trouve toujours des individus qui cherchent le profit et le pouvoir, conduisant à la corruption interne.

En mettant en œuvre de telles réformes, à la fois institutionnelles et spirituelles, l’Église peut retrouver le vrai sens du culte. Comme Jésus l’a dit : « Je n’ai rien dit en secret » (cf. Jn 18.20). L’Église doit aussi agir avec justice et transparence à la lumière. Alors, même face aux critiques et aux doutes du monde, elle pourra annoncer l’Évangile avec assurance. Comme les disciples qui ont fini par surmonter leur peur et prêcher avec courage après la Pentecôte, l’Église d’aujourd’hui sera un instrument pour étendre le Royaume de Dieu.

Le récit de Jean 18.12-22 ne se limite pas à dénoncer la corruption du judaïsme du Ier siècle. Il dévoile une forme de péché humain qui se répète à travers les âges : la corruption et la dérive du pouvoir religieux. Dans l’histoire de l’Église, et aujourd’hui encore, on voit réapparaître le même type de dirigeants qu’Anne. À la lecture de ce texte, nous devons constamment nous demander si nous ne cautionnons pas nous-mêmes un système corrompu et si nous restons fidèles à la vérité de Jésus. Le pasteur David Jang réaffirme inlassablement : « L’Église doit sans cesse renouveler son identité devant la Parole de Dieu, ne pas viser en priorité le succès apparent ou la croissance numérique, mais avant tout la fidélité à la voie de Jésus. »

Par ailleurs, le cas de Pierre nous rappelle notre fragilité personnelle. Même avec un grand zèle religieux, nous pouvons renier Jésus lorsque nous sommes menacés. C’est pourquoi l’assistance de l’Esprit, ainsi que la grâce du Christ ressuscité, nous sont indispensables pour être de vrais disciples. Pierre est notre miroir, et Jésus qui le pardonne et le rétablit sur la rive du lac de Tibériade (Jn 21.15-17) est notre espérance. Même si nous l’avons renié une, deux ou trois fois, si nous revenons à lui avec un repentir sincère, il ne nous accable pas de reproches mais nous confie une mission nouvelle.

En conclusion, la mention « On l’emmena d’abord chez Anne » (Jn 18.13) inaugure le récit de la Passion de Jésus et montre, par un contraste saisissant, la perversité du pouvoir religieux et l’autorité véritable de Jésus. En éclairant ce passage, le pasteur David Jang enseigne que l’Église et les croyants, à l’exemple de Jésus, ne doivent pas se taire face à une corruption systémique, mais témoigner de la vérité. Il rappelle aussi que l’obéissance de Jésus dans la souffrance est celle de l’« Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jn 1.29), et que cette obéissance conduit en définitive à la croix, puis à la victoire de la résurrection.

Le procès inique infligé à Jésus nous oblige ainsi à reconsidérer l’ensemble de l’événement de la croix. Celle-ci n’est pas qu’un instrument de supplice : elle est le symbole absolu de l’amour de Dieu, qui hait le péché mais aime passionnément le pécheur. Et cet amour n’a pu être vaincu par aucun pouvoir humain. Comme l’a souvent répété le pasteur David Jang, « sans la croix de Jésus, le message du salut n’est pas complet ; et sans la résurrection, la mort sur la croix ne serait qu’un drame tragique. » Or la croix et la résurrection forment ensemble le cœur de l’histoire du salut : l’humanité y reçoit la vie nouvelle et l’espérance éternelle.

Aujourd’hui, l’Église et les croyants portent la responsabilité de demeurer fidèles à l’Évangile de la croix et de dénoncer, comme Jésus l’a fait, la corruption spirituelle d’un leadership à la Anne. Même dans l’injustice et la souffrance les plus extrêmes, Jésus n’a pas cédé un pouce sur la vérité. De la même manière, nous sommes appelés à résister aux compromis et à l’autojustification, et à vivre l’Évangile avec la force de l’Esprit. Et si nous connaissons l’échec ou la peur qui nous pousse à renier Jésus, nous pouvons encore nous relever, comme Pierre, grâce au pardon du Seigneur ressuscité. C’est là la puissance de l’Évangile.

Ainsi, le passage de Jean 18.12-22 nous propose plusieurs angles de réflexion : il dévoile l’imposture d’un pouvoir religieux pourri, il nous montre un Jésus qui avance résolument vers la croix, il révèle la défaillance des disciples et leur rédemption, et il démontre que Dieu renverse « l’ancien Temple » pour en ériger un « nouveau » dans l’accomplissement de son plan rédempteur. Il nous rappelle aussi que l’Église n’a pas d’autre tête que Jésus-Christ, et que personne ne peut placer son autorité au-dessus de la vérité. Même si nous faisons l’expérience de l’échec et de la honte dans notre vie de foi, nous pouvons nous relever grâce à l’amour de Jésus et à la présence du Saint-Esprit. Le pasteur David Jang résume ce point en disant : « Certes, la voie suivie par Jésus est celle de la souffrance, mais c’est en même temps celle de la résurrection. Elle mène au salut accompli, et si nous demeurons en lui, qui est le véritable Temple, nous pouvons nous aussi dépasser toute forme de corruption religieuse ou mondaine et remporter la victoire spirituelle. » Voilà pourquoi la mention « On l’emmena d’abord chez Anne » reste un message vivant pour nous aujourd’hui : elle nous invite à entrer nous aussi dans ce chemin. Et tous les croyants qui s’y engagent sont appelés à se souvenir sans cesse de la Passion et de la Résurrection du Seigneur et à illuminer le monde d’aujourd’hui avec la lumière de l’Évangile.

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